1. |
Césarienne Au Noir
05:49
|
|
||
Les aiguilles du temps ne tournent plus qu’au ralenti.
Leurs rebuts d’antan, recyclés à l’infini,
Se sont mués en sangsues, aux morsures si voraces.
Jeu de miroirs sans issue, perdu de guerre lasse.
Ces bourreaux invisibles m'auront eu à l’usure,
Prisonnier de leurs limbes, lisses, taillées sur mesure.
Un de plus coincé au fond du grand sablier,
Gardant oreilles dressées, yeux grand écarquillés.
Et quoi qu’il advienne, on mordra tous à l’appât:
Dans l'attente d'une césarienne qui ne viendra pas
Cadavre ricanant, j’ai pressenti l’bordel;
Il ne naîtra plus d'âge d’or - mais ça reste entre nous.
Ma lame, indolore! plantée dans le ventre mou
Du gris terne permanent, du présent immortel.
|
||||
2. |
Mauvais Vivant
04:01
|
|
||
Perdu, dans le tourbillon de l'instant absent.
La rate au court-bouillon à se ronger les sangs,
Jamais le bon endroit, jamais le bon moment,
Plutôt porter ma croix! mauvais, mauvais vivant!
À foirer tous les coches, à quoi bon s’acharner?
Le temps m’a fait les poches, puis laissé désarmé.
Un œil vers mon antre, et l’autre à la fenêtre,
Du monde sans en être, je suis du monde sans en être.
Et crois bien qu'elle m’attriste, cette ardeur affaiblie,
Tu sais les égoïstes, aussi, parfois s’oublient.
Trop d'murs dans ma tête, façades aux couleurs passées.
Hier si endurant... moine-soldat du dérisoire!
Péniblement figurant de ma propre histoire,
Faut bien être honnête y'a quelque chose de cassé.
|
||||
3. |
Toute Honte Bue
04:22
|
|
||
J’ai échoué, je l’avoue: les offenses ne comptent plus,
Je tendrai l’autre joue, sans vergogne, toute honte bue.
Tiens-t'en aux rictus, je me fous des porte-voix.
Je ne suis rien de plus que ce que je renvoie.
Est-ce un sacrilège, si nul ne m’est important?
La queue du cortège n’est qu’un souvenir distant.
J'vais pas m’en vexer, bon dernier à l’arrivée,
Gavé à l’excès des grisailles enjolivées.
Ce qui a été, comme ce qui aurait pu être,
Désolé mais très peu pour moi, très peu pour moi.
Enfant de l’impiété, j’ai le feu pour seul maître,
Brûlant sans trop savoir pourquoi, savoir pourquoi.
|
||||
4. |
Foudres Fainéantes
01:57
|
|
||
5. |
|
|||
Ça te monte dans les veines, comme un venin de murène,
Ça t'écorche et ça t'emmène. ça ronge les figures de style,
Ça rend fiévreux les tranquilles, ça épargne les imbéciles!
La haine!
Ça irrigue l'œil du tigre, ça surtend profond tes fibres,
Ça use... mais tu restes libre. c'est perfide chez les bourgeois
Chez qui ça ne se dit pas, même si elle est souterraine!
C'est tordu, vulgaire et lourd, c'est laid, obsédant et blême,
Mais c'est la vérité même. c'est la sœur de la révolte,
La mère des révolutions, c'est le couteau de danton!
La haine!
C'est tellement tendu parfois, qu'on ouvrirait bien les bras
Pour que ça cesse... mais ça monte dans tes veines,
Comme un venin de murène, ii faut bien que tu la traînes!
Ta haine!
Ma frangine des matins froids, je te réveille pour te dire ça,
Mais tu sais, il n'y a que toi que j'aime.
|
||||
6. |
Lèche-Béton
04:24
|
|
||
Aux quatre veines je m'saigne, mais qu’ai-je vraiment appris?
Abreuvé aux fontaines dont les sources sont taries.
Est-ce indigne si je n'daigne goûter à la misère
D'un jardin d'eden dévoré par le désert?
Sur mes deux visages, le même sourire essoré,
Chargé d'un héritage qui sera ignoré.
Je ne ferai plus un geste faut pas déconner.
Pour le peu qu’il en reste autant tout bétonner.
De mes envies évidées? je ne retiens rien.
De mes héros érodés? je ne retiens rien.
Eux qui avant la morgue me sont méconnaissables,
Ne m'laissant que leurs dogmes tracés dans le sable.
Autant déchirer toutes ces visions qui me nuisent,
Une grande croix tirée sur mes rêves de terre promise.
|
||||
7. |
Désunion Sacrée
04:54
|
|
||
L'amertume tout au long de mes joies éphémères,
Comme bouchon de plomb sur chaque bouteille à la mer.
Des épines sans leurs roses, dénuées de toute fragrance,
Devant la sinistrose, j'ai fait vœu de silence.
Vicieux enfumages pris pour paroles d’évangiles,
Dix doigts dans l’engrenage d’une machine bien fragile.
Le sang qui glisse en toi, égaré, en silence
Et sens le son de ta voix se faner, en silence, crier
Il n'y aura plus de causes, seules leurs conséquences.
Combien de portes closes? tous à garder nos distances.
Alors que par essence, plus rien ne nous oppose,
Au prix du bon sens, pourquoi flatter les névroses?
Aux oiseaux de malheur, je tire ma révérence...
Adieu les crève-cœurs! mon salut par l’ignorance.
|
FANGE Rennes, France
Spleen & Discipline.
"Perdition" out February 2024 on Throatruiner Records.
Booking : pierre@dead-pig.com
Streaming and Download help
FANGE recommends:
If you like FANGE, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp